Paysage. De bons résultats en trompe-l'oeil

L'Unep-Les entreprises du paysage a rendu public les résultats de son baromètre semestriel réalisé deux fois par an par Agrica. Et ils sont, à première vue, encourageants : après une année 2013 débutée dans le rouge, les chiffres du premier semestre 2014 redeviennent positifs. Au premier trimestre, la croissance du secteur est de 4,5 %, puis de 4 % au second. Mais elle doit tout de même être relativisée, estime l'Unep, en mettant ces chiffres en perspective avec ceux du début d'année 2013 : - 3,5 % de croissance au premier trimestre et aucune croissance au second. « En termes de chiffre d'affaires, le gain est donc faible pour les entreprises du paysage », note l'Union, qui précise que « le début d'année 2014 a surtout bénéficié d'un effet conjoncturel : une météo ensoleillée alliée à la nécessité de finaliser les chantiers avant le changement des équipes municipales, fin mars ».

Catherine Muller, présidente de l'Unep, estime en conséquence qu'« on a davantage assisté à un phénomène de compensation vis-à-vis d'un premier semestre 2013 catastrophique qu'à une véritable reprise de la croissance. Entre la mauvaise santé du marché de la construction, la hausse de la TVA et le projet de réforme territoriale qui freine la commande publique, les entrepreneurs du paysage doivent redoubler d'efforts pour maintenir le cap »...

Un avenir incertain pour les collectivités

Les résultats du baromètre confirment l'importance des jardins pour les Français, le marché des particuliers enregistrant les meilleurs résultats parmi les différentes clientèles avec + 5,5 % au premier trimestre et + 5 % au second. Les marchés publics réalisent + 4,5 % au premier trimestre et + 2 % au second, « permettant de compenser la baisse record du début d'année 2013 (- 5 % et - 1 % sur les deux trimestres) ».

Les marchés privés hors particuliers réalisent un bon début d'année, avec + 3 % et + 4 % sur les deux premiers trimestres.

L'étude révèle que, malgré le contexte économique défavorable, les entreprises continuent à miser sur le développement de leur activité. Le taux d'embauche (8,5 %) est supérieur à celui des départs (6,5 %). La proportion élevée de CDD (53,5 % des embauches effectuées sur la période) témoigne néanmoins du caractère fragile de la reprise. L'apprentissage et des contrats d'alternance (9,5 % des embauches contre 34 % en 2012) en font les frais. Signe d'une meilleure adéquation entre la formation et les offres d'emploi, seules 8 % des entreprises n'ont pas réussi à embaucher les salariés souhaités (14 % en 2013).

Quant à l'avenir, des inquiétudes persistent : un établissement sur quatre craint une baisse de ses commandes, notamment pour le secteur public, qui semble souffrir d'un gel durable depuis la mise en place des nouvelles équipes municipales.

La hausse de la TVA du 1er juillet 2013 impacte également le secteur avec la perte d'un tiers de la clientèle des entreprises réalisant des petits travaux de jardinage en service à la personne au premier semestre 2014.

Pascal Fayolle